La cave coopérative "Les Vignerons de Poussan-Bouzigues" a été créée en 1937.
Elle vinifie , en 1979, 62 912 hectolitres de vins de table pour le compte de 570 viticulteurs (820 hectares en production).
La mairie de Poussan a décidé de vendre l'ancienne cave coopérative à un promoteur immobilier. Cette décision est vivement contestée dans cette commune de l'Étang de Thau. Florence Sanchez ...
À Poussan, le projet de réhabilitation de la cave coopérative ressemble de moins en moins à une vision pour la ville, et de plus en plus à une bouteille oubliée au fond de la cave : on ne sai...
À Poussan, le projet de réhabilitation de la cave coopérative ressemble de moins en moins à une vision pour la ville, et de plus en plus à une bouteille oubliée au fond de la cave : on ne sait plus trop ce qu’il y a dedans, ni qui l’a bouchée.
En avril 2021, notre rédaction titrait déjà, « La renaissance d’un quartier qui ne fait pas l’unanimité ». Trois ans plus tard, force est de constater que la formule était prophétique. Car ce projet, censé redonner vie à un site emblématique de Poussan, cumule aujourd’hui les revirements, les silences gênés et les approximations politiques. Un projet d’envergure devenu, au fil des années, une énigme municipale.
Petit retour en arrière. En mars 2021, Florence Sanchez, maire de Poussan, pousse la vente de la cave coopérative en conseil municipal. L’idée, transformer ce lieu laissé à l’abandon depuis 2006 en quartier vivant, avec une centaine de logements portés par le groupe GGL. On nous promettait alors la conservation du fronton, des équipements publics, des espaces de bureaux, un parking souterrain… et surtout, la co-construction avec les habitants. À l’époque, certains riverains dénonçaient déjà une opération menée sans réelle concertation. Ils étaient loin du compte.
Car depuis, le compromis avec GGL est tombé… dans le silence. Il a expiré en 2022, sans suite, sans indemnité, sans explication publique. Une perte sèche pour la commune, passée sous les radars de la communication municipale. Pourtant, un nouveau compromis a été signé en octobre 2024 avec HOMAYA Promotion, société créée à peine un an plus tôt. Ce détail aurait mérité un mot dans le bulletin municipal. Il n’en fut rien.
Mais ce n’est pas tout. Le projet a changé de visage, de contenu… et d’ambition. L’idée initiale de raser l’ensemble du site sauf le fronton a été abandonnée, non pas pour préserver le patrimoine – soyons clairs – mais parce que conserver une partie du mur coûte moins cher. La conservation par défaut, une nouvelle méthode d’urbanisme sans doute.
Les équipements publics ? Disparus. Les bureaux promis ? Evaporés. La place publique ? Rétrécie. Le parking souterrain ? Rayé du plan, remplacé par quelques stationnements en surface qui vont accentuer la saturation du quartier. Et les logements sociaux, initialement annoncés à 35 %, bondissent à 70 %. Une donnée que la majorité municipale se garde bien de mettre en avant, alors même que le sujet mérite une vraie discussion. Car non, personne ne s’oppose au logement social. Mais tout le monde s’oppose à l’opacité.
À ce stade, une question s’impose, pourquoi cette obstination à vendre, coûte que coûte, malgré les échecs, malgré les révisions, malgré les critiques ? Pourquoi ce refus persistant de transparence ? Le groupe d’opposition « Poussan Tout Simplement » réclame aujourd’hui la liste des dates clés, les montants exacts, les acteurs en présence, les études, les permis… Bref, des réponses. On les comprend.
Car derrière cette opération censée incarner l’avenir de Poussan, il n’y a pour l’instant qu’une gestion en zigzag et une confiance qui s’effrite. En matière d’aménagement, la mairie semble avoir préféré le vin bouchonné au grand cru.
À force de rebouchages, ce projet de cave sent moins la renaissance que le vinaigre. Reste à savoir combien de temps encore les habitants vont avaler la piquette sans broncher.
À Poussan, un tournant politique vient de se jouer dans la plus grande discrétion. Bruno Vandermeersch, élu influent de la majorité municipale, a décidé de reprendre sa liberté. Et son dépa...
À Poussan, un tournant politique vient de se jouer dans la plus grande discrétion. Bruno Vandermeersch, élu influent de la majorité municipale, a décidé de reprendre sa liberté. Et son départ lève le voile sur une gestion municipale que beaucoup jugent aujourd’hui à bout de souffle.
Le 25 mars 2025, lors du conseil municipal de Poussan, Bruno Vandermeersch a pris la parole longuement, posément, pour annoncer son retrait de la majorité de Florence Sanchez. Une prise de distance nette, confirmée par une abstention au moment du vote du budget primitif. Le geste est politique, mais aussi personnel, l’élu choisit de s’affranchir d’une équipe municipale dont il ne cautionne plus ni les orientations, ni les méthodes. La réaction de la maire ne s’est pas fait attendre, fidèle à son sectarisme habituel, Florence Sanchez lui a aussitôt retiré toutes ses délégations. Un réflexe d’autorité qui, au lieu de masquer le malaise, l’éclaire.
Car ce départ n’est pas isolé, il cristallise un malaise grandissant autour de la gouvernance municipale. Depuis le début du mandat, la maire de Poussan peine à incarner une vision. Sa gestion, marquée par trois votes en faveur des hausses d’impôts successives au sein de Sète Agglopôle Méditerranée (SAM), va à rebours des intérêts des administrés [lire ici]. À cela s’ajoute la décision discutable de couper la retransmission vidéo des conseils municipaux, un choix anti-démocratique dans une époque où les citoyens demandent plus de transparence, pas moins [lire ici].
Le symbole le plus frappant de cette gouvernance à la dérive reste sans doute la gestion de la cave coopérative. Ce projet, vendu en 2021 comme une grande renaissance, ressemble aujourd’hui à une bouteille oubliée. Ce qui devait être un quartier vivant avec logements, bureaux, équipements publics et concertation citoyenne est devenu un enchaînement de revirements, d’opacité et de silences gênés. Le compromis initial signé avec GGL est tombé à l’eau sans explication, remplacé en catimini par un accord avec HOMAYA Promotion, une société sortie de terre un an auparavant. Ni le contenu du projet ni ses ambitions ne sont restés les mêmes, les bureaux ont disparu, le parking souterrain a été rayé, la place publique rétrécie, et les logements sociaux sont passés de 35 % à 70 %, sans qu’aucune information claire n’ait été communiquée à la population [lire ici].
Le signal envoyé par Bruno Vandermeersch dépasse le simple cadre municipal, il est aussi communautaire. L’élu qui a pris ses distances avec Florence Sanchez est également élu communautaire à ses côtés à la SAM. Lors du dernier conseil communautaire, le 3 avril à Gigean, l’élu poussanais, habituellement installé aux côtés de la majorité communautaire, a été déplacé dans le plan de salle. Il siégeait cette fois près de l’élue mézoise Eve Gimenez Silva, connue pour sa ténacité et son indépendance. Ce changement symbolique en dit long, l’alignement de Bruno Vandermeersch avec la majorité affairiste de la SAM semble enfin rompu.