MAROC
Cave des Aït Souala (Meknès) : 1931
"La cave coopérative d’Aït Souala a été construite en 1931 à l'initiative de 6 colons, qui choisirent un système coopératif. Démarche originale pour l'époque ! Regroupant 43 coopérateurs, elle était alors le joyau de la viticulture marocaine avec ses 400 000 hl. Aujourd'hui, elle n'est plus qu'un vaste musée, symbole d'un passé fastueux. La cave est utilisée à 40% de sa capacité et n'a de coopérative que le nom, puisqu'en réalité 2 actionnaires la font fonctionner. Le principal est la SODEA (95%), à qui s'est associé un marocain. La visite de cette cave permet d'imaginer ce que furent les grandes années du Maroc viticole : 6 conquets de réception (10000 Qx/jour)… plus de 800 cuves allant de 300 à 600 hl … les logements du personnel… le générateur servant à fabriquer le courant nécessaire au fonctionnement de la cave… Impressionnant et triste."
Sources :
http://www.vignevin-sudouest.com/publications/voyage-etude/documents/voyage_etude_maroc.pdf
Meknès : 1930
Beni Snassen (Berkane)
Fez
TEL QUEL N° 821 du 20 au 26 juillet 2018
Le vin marocain, 2500 ans d'histoire
Gastronomie Le 20 juillet 2018
Lorsqu'on évoque la culture viticole au Maroc, on pense au protectorat. Pourtant, la conduite de la vigne et la production de vin remontent à plus de 2.500 ans, dès l'Antiquité. Boris-Romain Bille, sommelier Grand Sud Import, nous aide à retracer l'histoire du vin Marocain.
C’est à l’époque des comptoirs Phéniciens et des villes romaines, plus précisément dans la ville de Lixus (région actuelle de Larache) et tout le bassin allant jusqu’à Volubilis (Meknès) que tout a commencé. Réputés dans tout l’Empire romain, les vins étaient servis à la table des empereurs.
Fès a pris le relais au Moyen Âge. On produisait alors dans ce qui est communément appelé les jardins de vignes. Chaque famille avait un petit jardin qu’elle cultivait, souvent pour les besoins de la religion, notamment dans les familles juives. C’est à l’époque de Léon l’Africain qu’ont débuté les échanges commerciaux, aussi bien d’achat que de vente de vin entre la ville de Marseille et le Maroc.
Les Comptoirs portugais ont joué un rôle important. Ils ont en effet apporté avec eux le savoir-faire et ont créé de nombreux vignobles. Les Portugais sont d’ailleurs à l’origine des vins de la région de Doukkala. Leur influence se retrouve tout au long de la côte de Tanger à Larache, Essaouira.
À partir de 1910, le vignoble marocain se développe autour des villes comme Casablanca, avec l’arrivée des vignerons Français, Italiens et Espagnols, principalement poussés par l’exode économique dû à la crise du vin en Europe.
Et pour cause, depuis 1830, l’Europe a été frappée par le phylloxéra, un insecte piqueur apparenté aux pucerons venu des États-Unis. Ce dernier se délectait des racines de la vigne. Si en l’espace de 70 ans il va ruiner la viticulture européenne, il ne pourra cependant se développer au Maroc. Grâce à cette terre sablonneuse, le pays ne sera pas ou peu touché par le phylloxéra. Commence alors en Afrique du Nord ce que l’on va appeler la période des « vins médecins ». Ils sont utilisés comme coupage aux vins atteints de l’épidémie causée par le phylloxéra et donc les « soignent ».
C’est l’Algérie qui mettra en place les premiers vignobles à partir de 1830. Au Maroc, de 1910 à 1930, il s’agit plutôt d’un commerce national destiné aux Européens et à quelques Marocains. Les vignes sont à l’époque dans un périmètre urbain très proche du quartier L’Oasis ou encore Aïn Sebaâ à Casablanca, à Mohammedia, à Marrakech où la vigne et le vin trouvent un épanouissement naturel. De nombreuses petites caves initiées par des agriculteurs français, italiens et espagnols, souvent en multi-culture, verront le jour.
À partir de la fin des années 1930, le Maroc va changer de dimension et va investir dans d’immenses vignobles. C’est ainsi que le pays construira de très grandes caves dans un style architectural de cathédrale, comme on en retrouve dans la région de Béziers en France. Ces traces du passé sont d’ailleurs encore présentes et visibles dans nos campagnes comme au domaine des Ouled Taleb Thalvin à Benslimane, la Cave de la Ferme Rouge à Had Brachoua ou encore la cave de l’Hacienda des Cigognes à Tiflet.
En 1936, une première expérience de cave coopérative dans la région de Tifrit va donner naissance à la plus grande cave construite au monde, qui le restera jusqu’au milieu des années 1970.
C’est le traité de Rome, le 25 mars 1957, acte de naissance de la Communauté économique européenne, future Union européenne, qui mettra un coup d’arrêt à la viticulture nord-africaine.
En effet, il sera interdit pour tous les vins produits dans les pays de la Communauté européenne d’assembler leur vin avec des effluves d’Afrique du Nord.
La viticulture marocaine restera active grâce à deux hommes, Brahim Zniber et Guy Baconnet qui feront perdurer la culture de la vigne et la production de vins de qualité dans le royaume. Au début des années 1990, Hassan II, sûr du potentiel viticole du Maroc va faire appel à des œnologues et négociants bordelais. Ce nouveau souffle donnera à ce secteur une formidable renaissance.
Aujourd’hui, de Berkane à Essaouira en passant par Meknès, Boulaouane Benslimane ou Rommani, le Maroc compte une douzaine de domaines viticoles à la philosophie qualitative bien affirmée, mettant terroir et histoire en avant. On retrouve ainsi sur les tables du monde entier, en France ou au Benelux notamment mais également en Amérique du Nord en Angleterre et au Japon, les belles bouteilles de la production marocaine Tandem, Château Roslane, Odyssée Ithaque, Orient, Volubilia, Première de Baccari, l’Oriental…
Source : https://telquel.ma/2018/07/20/le-vin-marocain-2500-ans-dhistoire_1604271
Le vin marocain, 2500 ans d'histoire
Lorsqu'on évoque la culture viticole au Maroc, on pense au protectorat. Pourtant, la conduite de la vigne et la production de vin remontent à plus de 2.500 ans, dès l'Antiquité. Boris-Romain Bi...
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